Un jardin sur le ventre de Fabienne Berthaud
C'est l'histoire d'un peu tout le monde. L'histoire d'une vie fauchée. D'un amour qui s'arrête. D'une mère qui part. D'un mari qui devient veuf. D'un veuf qui ne veut pas le rester. C'est l'histoire de gens qui ne se comprennent pas. D'une sœur qui regrette. D'un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C'est l'histoire banale de la vie et de la mort.
Mon grain de sel
Le thème n'est pas facile pour moi, je suis passée par là...alors forcément, je retrouve dans ce récit des certains moments vécus (presque), pareils.....Oh ! Heureusement pour nous, notre papa est à 1000 lieux de ce mari égoïste qui manque d'amour...Ce n'est pas lui le point commun. Parce que ce mari, hein, je lui mettrai bien mon poing quelque part ! C'est l'histoire de gens ordinaires mais qui ont oublié l'amour et font preuves pour certains (le mari, la mère de Suzanne) d'un très grand égoïsme, j'espère pas si ordinaire que ça (oui, je sais je connais aussi finalement)...
"Ne dis pas cela, votre père fait tout ce qu'il peut pour vous. Il faut le prendre comme il est. Il nous aime mais il ne sait pas l'exprimer, c'est tout". (Suzanne, p. 257)
Ben voyons.....De ça, aussi il nous faut nous indigner (qu'ils apprennent !).
Si j'ai pu aimer ce livre -malgré donc le sujet très personnel, chose que je n'avais pu faire avec Mauvaise fille de Levy- c'est grâce à l'écriture de Fabienne Berthaud : pas de pathos, pas de méandres...un chouette livre qui se lit très rapidement, très facilement...
Vous y lirez
Ton mariage ne fut qu'une illusion à laquelle tu avais choisi de croire. Jamais tu ne te désolidarisas de ton tortionnaire. Même quand il avait tort et que tu le savais. Tu as préféré te mettre à plat ventre et te taire. Courber l'échine. Supporter l'insupportable. Tu ne voulais pas briser ce fragile équilibre. Renoncer à ta cellule familiale. Mettre tes filles en péril. Et tu n'as jamais eu assez de confiance en toi pour imaginer que tu serai capable de voler de tes propres ailes. Tu aurais dû t'enfuir.
Tu aurais dû.
Pourquoi ne l'as-tu ps quitté ?
Probablement à cause de ton époque. Sûrement à cause de nous.
Voir aussi : les livres de Marie-Sabine Roger, de Jeanne Bénameur,